ERASMUS est accessible aux enseignants aussi !

[09/01/2017]

Trente ans après sa naissance, Erasmus a bien changé. Intitulé Erasmus + depuis 2014, le programme de mobilité européen a su s’ouvrir à différents publics et se démocratiser. 20 minutes revient sur cinq évolutions majeures qui ont permis au programme de toucher de plus en plus de bénéficiaires ces dernières années.

Un budget plus conséquent pour accroître le nombre de départs

Avec l’entrée en application d’Erasmus + en janvier 2014, le budget du programme européen de mobilité a été revu à la hausse : 14,7 milliards d’euros sur la période 2014-2020. Soit une augmentation de 40 % par rapport au budget du programme sur la période 2007-2013 (+ 78 % pour la France). Avec ces montants, Erasmus + devrait permettre à plus de 5 millions d’Européens de connaître une expérience à l’étranger. Mais selon la ministre de l’Education, le programme reste encore méconnu de certains publics. Par ailleurs, malgré des financements en augmentation, seulement 64 % des demandes de départs ont pu être satisfaites en 2016. Car la demande d’aventure à l’étranger reste supérieure à l’offre.Les bourses sont attribuées plus justement

Longtemps, le programme Erasmus a été taxé d’élitiste, car il bénéficiait en priorité aux étudiants issus de milieux favorisés. Pour changer la donne, le programme a revu le calcul de ses bourses. Depuis 2014, celles-ci prennent désormais en compte la disparité du coût de la vie dans les 33 pays participant au programme Erasmus +. Par ailleurs, la bourse Erasmus + est cumulable avec les bourses du Crous accordées sur critères sociaux et d’autres aides proposées par certaines collectivités territoriales. Une démarche qui porte ses fruits, selon Laure-Coudret-Laut, directrice de l’Agence Erasmus + France : « Selon notre étude relative aux étudiants boursiers sur critères sociaux, près d’1 sur 2 part en mobilité avec le programme Erasmus + », indique-t-elle dans le rapport annuel de l’Agence.

Erasmus s’ouvre de plus en plus aux apprentis

Le programme Erasmus + intègre l’ancien programme Leonardo créé en 1995. Depuis 22 ans, il permet aux apprentis de partir pour une durée allant de 2 semaines à 12 mois dans les 32 autres pays participant au programme (les 27 autres Etats membres de l’UE, l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Turquie). « La demande est très forte et les apprentis partent en moyenne 28 jours », explique Lucas Chevalier, porte-parole de l’Agence Erasmus +. Selon le rapport annuel de l’Agence Erasmus +, 4.500 apprentis sont partis en séjours courts en 2015. Sans compter l’initiative Euro’App, qui a démarré en octobre dernier et qui permettra, via le programme Erasmus +, de financer la mobilité longue de 145 apprentis européens (dont 75 Français). Les apprentis sélectionnés pourront partir se former dans 12 pays européens pendant un an. Il faut aussi rappeler que la Commission européenne s’est fixé comme objectif que 6 % des diplômés de la formation professionnelle aient connu une expérience à l’étranger d’ici à 2020. Pas évident à réaliser car « pour l’heure, les meilleurs CFA envoient 4 à 5 % de leurs apprentis à l’étranger », précise Lucas Chevalier.

Des prêts sont accordés pour les étudiants de master

L’idée est de permettre à davantage d’étudiants de master de partir à l’étranger, en les aidant financièrement. En plus de leur bourse Erasmus +, ils peuvent bénéficier depuis 2015 d’un prêt à des conditions avantageuses. L’étudiant peut emprunter jusqu’à 12.000 euros pour un master sur un an et jusqu’à 18.000 euros pour un master sur deux ans. Pour en profiter, les étudiants doivent s’adresser directement aux banques ou agences de prêts participantes.

S’immerger dans un autre contexte éducatif, c’est possible, même si cette opportunité reste méconnue. Elle s’adresse aussi bien aux enseignants, professeurs du supérieur, chefs d’établissement, directeurs d’école, formateurs exerçant dans le secteur professionnel ou dans l’éducation des adultes. Ces derniers peuvent ainsi partir de 2 jours à 2 mois pour connaître des périodes d’enseignement à l’étranger ou des périodes de formation (stages, périodes d’observation).. En 2016, 2 145 formateurs, 2 454 enseignants de l’enseignement supérieur et 1 839 enseignants et personnels de l’enseignement scolaire ont bénéficié du programme Erasmus +. Et les objectifs de la Commission européenne ne sont pas minces dans ce domaine, car elle espère que le programme Erasmus + bénéficiera à 800.000 enseignants et formateurs au cours de la période 2014-2020

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